Les entrepreneurs naissent-ils pour être entrepreneurs, ou le deviennent-ils ? La question émerge régulièrement, et la réponse n’est pas simple.

L’entrepreneuriat est-il pour tout le monde ?

Les entrepreneurs naissent-ils pour être entrepreneurs, ou le deviennent-ils ? La question émerge régulièrement, et la réponse n’est pas simple. Nous avons essayé de déterminer si tout le monde pouvait devenir entrepreneur, et quelles étaient les caractéristiques d’un entrepreneur qui réussit.

Sommaire

L’entrepreneuriat est-il pour tout le monde ?

Entrepreneur : évitez les écueils avec les conseils d’un pro

Est-ce que l’entrepreneuriat est toujours facile ?

L’entrepreneuriat est devenu plus facile qu’auparavant

L’entrepreneuriat est-il pour tout le monde ?

Tout le monde peut devenir entrepreneur, ou du moins, n’importe qui peut adopter l’attitude entrepreneuriale. Ulla Hytti, Professeure en entrepreneuriat de l’Université de Turku, croit que l’on peut apprendre à être un bon entrepreneur, mais que cela peut être plus difficile pour certains que pour d’autres.

Être entrepreneur requiert du travail, de l’apprentissage et du développement. De la même manière que pour le sport et les autres disciplines, un(e) entrepreneur(se) peut avoir des aptitudes spécifiques, des traits de caractère ou des habitudes apprises à la maison qui rendent l’entrepreneuriat plus naturel, déclare-t-elle.

Ainsi, la maison joue un grand rôle pour se lancer dans l’entrepreneuriat : les personnes qui ont grandi dans des familles d’entrepreneurs deviennent aussi elles-mêmes des entrepreneurs. U. Hytti rappelle toutefois que ce phénomène ne concerne pas uniquement l’entrepreneuriat, mais aussi bien que les enfants d’enseignants travaillent plus généralement que la moyenne dans l’enseignement.

La Directrice générale de YES, réseau d’expertise de l’éducation entrepreneuriale, Sanna Lehtonen partage le même avis sur le fait que les caractéristiques requises pour l’entrepreneuriat sont plus naturelles pour certains que pour d’autres
– Il est toutefois possible d’apprendre l’attitude entrepreneuriale, lorsque l’on a des éléments déclencheurs dans son entourage, dit-elle.

Se concentrer sur la prévention, l’audace et les points forts

Selon U. Hytti, il existe une deuxième similitude entre le sport et l’entrepreneuriat : l’entraînement a son importance.

– Plus on fait preuve de ténacité, de persévérance et de détermination dans son travail, plus on devient tenace et on ne se laissera pas abattre par les petits échecs.
U. Hytti dit que le succès naît du fait que l’entrepreneur apprend de ses erreurs et réfléchit aux moyens d’améliorer aussi bien sa vie personnelle que professionnelle. Un entrepreneur avisé sait prévoir les éventuelles évaluations erronées et les anticiper – sans trop redouter.

Aussi, U. Lehtonen considère le courage, la persévérance et la capacité de transformer les idées et les impulsions en actes concrets comme une des caractéristiques les plus importantes pour l’entrepreneur. Il met l’accent sur le fait que l’entrepreneur doit se développer lui et ses activités, et il doit comprendre les chiffres liés à l’économie.

Il est tout au moins aussi important de connaître ses points faibles et forts.
– L’entrepreneur doit se concentrer sur ce qu’il sait bien faire, et confier les autres tâches aux autres. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de chercher des réseaux qui apportent leur soutien et leur aide.

Pas un nouveau Nokia ou Rovio

Tout entrepreneur est son propre patron. Cela requiert de l’autodiscipline, ainsi que la capacité de développer les activités, également avec des moyens qui ne sont forcément immédiatement rentables.

U. Hytti conseille donc de tirer profit, par exemple, de pépinières d’entreprises et de services de sparring où les idées solidaires prennent un nouvel élan. Il est possible d’y faire en même temps un travail sur soi : est-ce que cela est vraiment ce que je veux faire ?

– Ainsi, une fois le processus réalisé sur soi-même, il n’y aura pas besoin de penser à l’âge de 75 ans que « moi aussi, j’avais cette grande idée à l’époque, mais je ne l’ai jamais mise en pratique » !, constate U. Hytti.

Selon S. Lehtonen, la compréhension et l’appréciation de l’entrepreneuriat ont grandement changé au fil des années. Si, auparavant, l’entrepreneuriat était considéré comme un moyen d’obtenir un profit maximum, de nos jours, la plupart souhaite surtout prendre part à la résolution des défis sociaux.

– Ici, on est facilement entraîné dans la propagande de l’« esprit startup » et on pense qu’il faut créer de nouvelles sociétés comme Nokia ou Rovio. Toutefois, il existe divers types d’entrepreneuriat, et les formes de travail deviennent de plus en plus entrepreneuriales.


Entrepreneur : évitez les écueils avec les conseils d’un pro

De combien d’entrepreneurs a-t-on besoin pour obtenir un véritable chaos ? Un seul suffit s’il ne maîtrise pas la situation. Le Directeur général de la société The Good Guys Kombucha qui fabrique du kombucha et un de ses fondateurs Krister Häll, ainsi que le deuxième fondateur et Directeur général de Swappit qui vend et assure la maintenance d’ iPhones, Sami Marttinen nous disent comment ils gèrent tout cela.

Bien que le titre de Directeur général soit flatteur, ce travail comprend souvent dans les entreprises individuelles et les startups bien d’autres choses que manger des viennoiseries aux réunions de la direction. Lorsque l’on doit se souvenir d’un million de choses, et que des feux virtuels à éteindre naissent çà et là, les bons conseils s’avèrent bien utiles. Voici quelques bons tuyaux fournis par des pros endurcis, Krister Häll de la société The Good Guys Kombucha et de Sami Marttinen de Swappit, pour maîtriser le chaos.

Testez les idées rapidement

S. Marttinen « Ne passez pas des mois à réfléchir sur le potentiel d’une idée, mais testez -là et échouez vite ! Essayez une dizaine d’idées sur le champ et trouvez la solution qui fonctionne que la base des tests au lieu d’en peaufiner une seule pendant trois mois avant de s’apercevoir qu’elle ne marchera pas.»

N’hésitez pas à demander conseil

K. Häll: « Un bon partenaire est précieux lorsqu’il y a énormément de points à éclaircir. Par exemple, un service de facturation pratique fait économiser énormément de temps, et il est vraiment indispensable d’avoir recours aux services d’un comptable. Encre hier, je devais envoyer un rappel de paiement, mais je ne me suis pas rappelé du taux de la T.V.A. J’ai appelé le comptable, et j’ai obtenu immédiatement la réponse.»

S. Marttinen: « Parlez ouvertement des défis à autrui, et n’hésitez pas à demander de l’aide aux bonnes personnes– sans oublier de vous défier vous-même. Demander de l’aide n’est pas une faiblesse, c’est surtout du courage. N’embauchez cependant pas des consultants pour résoudre vos problèmes à votre place : Il est important d’apprendre les choses par soi-même dans un startup en phase précoce. »

Les services numériques sont POP

K. Häll: « Utilisez les systèmes numériques le plus tôt possible, par exemple, pour la comptabilité, la facturation, la gestion des stocks et la boutique en ligne. Si vous commencez en prenant les choses en main le plus possible, la tâche sera grandement facilitée. Adoptez directement les outils modernes ! »

Formez la bonne équipe – avec des gens plus intelligents que vous

K. Häll: « Rassemblez autour de vous des gens à qui vous pouvez confier les tâches. L’entrepreneur ne peut pas à lui seul se charger de tout, ainsi, il est une bonne chose d’avoir autour de soi des gens de valeur et des personnes externes à l’entreprise à qui vous pouvez demander de l’aide. De la même manière, il est recommandé de veiller à ses réseaux : par exemple, les entrepreneurs exerçant dans le même domaine peuvent vous êtes d’une grande aide. »

S. Marttinen: « Partagez les tâches avec un bon partenaire de la société, et formez une bonne équipe avec des gens plus intelligents que vous. Nous avons trouvé pour chaque domaine des spécialistes plus intelligents que les fondateurs de la société, et c’est à eux que nous devons la majeure partie des idées. Ceci vaut également pour les groupes de liaison, les conseillers et les investisseurs avec qui nous pouvons échanger des idées, faire avancer les choses et répartir les compétences. »

Les Todo listes – et leur vérification

K. Häll: « La vérification régulière des Todo listes lors des différents processus est importante afin que la progression des choses soit réalisée de manière contrôlée. Nous utilisons une liste avec des colonnes pour le travail en cours, les tâches qui ont besoin de support et pour celles achevées. Ainsi, tout le monde est au courant de ce qui se passe. »

S. Marttinen: « Un outil de projet ou n’importe quelle liste en format papier aide toute l’équipe à visualiser dans quelle direction on va et selon quel agenda. Ceci aide par exemple l’équipe à voir comment les tâches sont réparties. L’importance de la communication est soulignée, plus la croissance de la société se fait rapidement. »

Pensez aussi à ordonner le chaos qui règne dans votre esprit

K. Häll: « Si on a des problèmes dans la vie privée ne va pas bien, il est difficile de s’occuper des affaires de la société. Se reposer, faire de l’exercice et des choses qui nous plaisent régulièrement nous donnent aussi des forces pour affronter le quotidien au travail. »

S. Marttinen: « Il est essentiel de maintenir un équilibre entre le travail et la vie privée pour avoir suffisamment d’énergie pour travailler. Quelle que soit la situation, l’exercice physique, le repos, l’alimentation et les relations humaines sont d’une importance primordiale. Si l’entrepreneuriat est une passion, alors on a plus d’énergie, bien que le travail prenne plus de place que les autres domaines de la vie. »


Est-ce que l’entrepreneuriat est toujours facile ?

Qu’est-ce qui fait que certains se lancent dans l’entrepreneuriat alors qu’ils pourraient bénéficier d’un travail salarié sûr ? Deux fondateurs de jeunes pousses nous font part de leur passion pour l’entrepreneuriat.

Les conceptions de Marina Ekroos à propos de l’entrepreneuriat n’étaient pas uniquement toutes roses. Ayant grandi dans une famille d’entrepreneurs, elle n’a pas perdu du temps à se faire du souci, et elle compte maintenant deux entreprises à son actif. Martina Ekroos est à la fois photographe en freelance, ainsi que la fondatrice et la Directrice générale de la société qui Frameright qui connaît une forte croissance à l’internationale, après avoir développé un logiciel pour recadrer les photos.

– Dans un premier temps, l’entreprise individuelle, et à présent la jeune pousse m’ont véritablement appris différents types d’entrepreneuriat. Dans les deux cas, ce qui est similaire, c’est de pouvoir faire des choses importantes pour soi au niveau personnel, le travail a aussi son attrait, décrit-elle.

Eeppi Nieminen, le fondateur et le Directeur général de la plateforme Coach qui transmet des accompagnements de carrière, connaît également cet attrait. Il a grandi dans une famille d’employés, et le jeune Nieminen n’avait pas songé à l’entrepreneuriat comme une option de carrière. En suivant des études de gestion de l’innovation. Eeppi Nieminen a toutefois commencé à réaliser le rôle des entreprises en tant qu’initiatrices et moteurs dans le changement de la société.

Il y a toujours du nouveau à apprendre au coin de la rue

Une étude révèle que la passion éprouvée par les entrepreneurs envers leur travail est plus forte que parmi les salariés, ce qui a fait l’objet d’une étude et qui est bien compréhensible en soi. Aussi bien, M. Ekroos qu’ E. Nieminen ont le sentiment de faire un travail qui a un sens.

– En ce qui concerne Frameright, la possibilité de la culture visuelle est importante et c’est une chose qui fait avancer. En prenant des photos, j’obtiens de l’énergie à partir du travail de création, décrit M. Ekroos.

Pour sa part, Nieminen apprécie le fait de pouvoir travailler dans le domaine de la technologie transformative.

– Je peux mettre à bien la technologie pour améliorer la santé mentale et le bien-être intérieur, c’est à dire améliore les choses qui ont de l’importance pour moi.

Toutefois, il ne s’agit pas uniquement de se laisser par la passion dans l’entrepreneuriat. Chacun d’eux doivent sans cesse apprendre de nouvelles choses dans leur travail, et ceci complique un peu les choses. Selon M. Ekroos, envoyer une facture à l’étranger, par exemple exige de se renseigner sur bien des points.

– Des surprises surviennent tous les jours, et il y a toujours quelque chose de nouveau au coin de la rue, dit-elle en riant.

Pour E. Nieminen, il a été surprenant d’avoir à prendre en compte autant de variables dans les plans. Il nomme la progression des plans comme un « jeu de ballon », car malgré le fait de prévoir, il y a toujours des choses imprévues à attraper en route.

Le patron ne licencie pas

Les meilleurs côtés, ainsi que les pires se résument en un seul mot selon M. Ekroos : la liberté. Mais lorsque tout est possible en permanence, il faut soi-même se fixer ses propres règles.

– Il faut apprendre par où commencer, ce qu’il est indispensable de faire tout de suite, et ce qui peut attendre, souligne-t-elle.

Le fait de prioriser et de classer les tâches selon leur degré d’urgence est aussi familier à E. Nieminen. Bien que les pensées de l’entrepreneur restent au travail aussi en dehors des horaires de travail à proprement parler, E. Nieminen se réjouit du fait qu’il travaille dans un domaine qui a un sens et qui lui est important.

– Au moins, je peux choisir, avec quelles choses j’ai le sentiment d’être pressé !

L’entrepreneur est aussi son propre patron. M. Ekroos fait remarquer tout en riant que son patron ne licencie pas, mais qu’il ne baisse pas les bras et qu’il ne laisse rien inachevé non plus.

Le patron d’E. Nieminen est aussi exigeant, car il exige de l’autodiscipline et l’atteinte des objectifs. En même temps, il souhaite aussi former, comprendre et accepter sa personne, aussi bien que son inférieur à proprement dit.


L’entrepreneuriat est devenu plus facile qu’auparavant

Pour certains, être entrepreneur est une condition forcée par les circonstances, mais pour d’autres c’est la possibilité de réaliser ses rêves. Le nombre d’entrepreneurs individuels en croissance constante crée de nombreuses possibilités, tant que les structures de la société restent adaptées face à ce changement.

« Il est possible de créer une entreprise uniquement au moyen d’un ordinateur portable »

L’«économie des petits boulots (gig), la numérisation et l’élan des startup sont des mots à la mode de ce changement. Bien que la majeure partie des travailleurs occupent toujours un emploi permanent à plein temps, les entrepreneurs individuels représentent un groupe toujours croissant. En outre, de plus en plus de jeunes considèrent l’entrepreneuriat comme une option de carrière de plus en plus valable.

– L’éthique entrepreneuriale s’est renforcée et l’esprit startup s’est généralisé. J’oserais même dire que l’éducation entrepreneuriale et les discours tenus dans les médias ont eu une influence sur les attitudes, dit Ville-Veikko Pulkka, Doctorant en politique sociale de l’Université d’Helsinki.

L’experte senior du groupe de réflexion Demos Helsinki Julia Jousilahti partage cet avis. Elle note que le discours a changé , et que les médias font un battage publicitaire de la vie entrepreneuriale avec divers récits de supers héros. Bien que réussir à partir de rien ne concerne qu’un infime minorité et que le travail en freelance ne convient pas à tous les domaines, J. Jousilahti souligne que la création d’entreprise est plus facile qu’auparavant au gré de la numérisation.

– Les ressources nécessaires pour créer une entreprise, comme les outils, par exemple, sont plus facilement à la portée de tous, et il est possible de créer une entreprise uniquement au moyen d’un ordinateur.

L’entrepreneur donne un sens au monde

L’entrepreneuriat combine la responsabilité et la liberté d’une manière différente que le travail salarié. Aussi bien Ville Veikko Pulkka que Julia Jousilahti souligne le fait que l’entrepreneuriat n’est pas un grand rêve, mais que simplement, ’il n’y a pas de travail salarié disponible. À ce moment-là, on ne peut pas parler de choix personnel pour ces entrepreneurs.

Ville Veillo Pulkka note que sur la base des statistiques, la première raison pour créer une entreprise est toutefois dû au fait que la bonne occasion s’était présentée.

– L’image de soi des personnes qui s’auto-emploient n’est pas aussi maussade qu’on le laisse parfois entendre. Les études menées révèlent que l’attrait des personnes auto-employées envers leur travail est bien plus élevé que parmi les salariés, et donc que le travail est bien plus enrichissant pour la personne.

Selon J. Jousilahti, dans le meilleur des cas, l’entrepreneuriat donne la possibilité de faire un travail de grande importance. De plus, l’entrepreneuriat agit comme un réformateur social, lorsque les nouvelles entreprises et innovations ne dépendent plus des vieux secteurs et modèles d’action.

– En particulier, la génération Y ne veut plus aller au travail de neuf à cinq heures uniquement guidés par l’éthique luthérienne. Dans ce sens-là, l’entrepreneuriat peut offrir de meilleurs possibilités qu’un travail salarié traditionnel, estime J. Jousilahti.

Ville Veikko Pulkka croit aussi que « le travail combo » qui combine le travail salarié et l’entrepreneuriat prendra une part croissante.

La sous-assurance et la tarification abusive constituent des points problématiques

On craint souvent que la numérisation, l’intelligence artificielle et la robotisation vont faire supprimer des emplois, cependant, de nouvelles activités naissent avec cette transition. Les entrepreneurs individuels se voient offrir de nombreux services et communautés qui leur permettent d’alléger leur fardeau de travail et de trouver des pairs ou de l’aide pour développer leurs activités.

Ville Veikko Pulkka et Jenni Jousilahti évoquent aussi les structures de la société dans l’évolution du travail. Parmi les problèmes identifiés figurent également la sous-assurance, une sécurité sociale défaillante et dans certains cas, les faibles possibilités des autoentrepreneurs d’avoir un impact sur la tarification de leur propre travail.

Julia Jousilahti met l’accent sur le fait qu’elle s’oppose à l’économie de plateforme, mais qu’elle attend un débat sur sa régulation et son développement. Ce sujet a été pris en compte aussi dans le programme du gouvernement dans lequel on promet d’examiner les besoins de modification de la législation, par exemple, sous la perspective des autoentrepreneurs et de l’économie de plateforme et de collaborative.

– Le travail doit permettre de subvenir à ses besoins et doit être équitable pour tous, constate J. Jousilahti.

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